LA NAISSANCE (Partie 3 et fin)
Hello !
Vous l'attendiez depuis pas mal de temps, le voici ! L'aboutissement de 9 longs mois d'attente, le bout d'un tunnel long de 24 heures, la ligne d'arrivée d'une course contre l'impatience...
Voici venu le moment de vous raconter, enfin, la naissance et les premiers instants de vie de Bébé !
Bonjour Docteur
12h. Il est midi pile quand je tourne la tête vers la porte de la salle d'accouchement : il est où le toubib ? Ça fait 10h qu'on l'attend (c'est l'impression que l'on a) ! En vrai, cela fait déjà 20 minutes que nous nous impatientons et que Bébé a eu le temps de descendre, de son plein gré, au calme ! Ne voyant pas le docteur arriver, je m'impatiente et interpelle l'auxiliaire de puériculture :
- Il est arrivé Docteur W.?
- Oui, il devrait être là normalement
- Vous pouvez vérifier s'il vous plaît ?
- Bien sûr, je vais regarder.
Les minutes passent... 10 puis 15, je bous intérieurement. 20 minutes, 25 minutes, p*****, il est où le gynéco ?
12h30. Le docteur débarque enfin, nous salue chaleureusement et s'excuse de son retard : c'est la folie des naissances et le temps maussade ainsi que la pleine lune y seraient sûrement pour quelque chose... attendez, j'appelle Madame Soleil et Christine Haas pour confirme :-)
Trêve de plaisanterie, Docteur doit s'absenter pour se préparer : il est déjà midi passé de trente-cinq minutes et je n'en peux plus d'attendre.
Go Go Go, on y va !
Je n'y croyais plus. Il est 12h45 quand le docteur fait irruption dans la salle. "Madame, Monsieur, on va commencer».
Je prends place, à droite de ma femme mais suffisamment en arrière pour ne pas gêner le personnel soignant ainsi que le médecin. Je me dis qu'à cet endroit, je serai près de ma femme pour l'encourager et la soutenir et assez loin de l'action (cf. de la zone de travail).
"On pend une grande inspiration et on expire petit à petit".
Je me penche près d'elle, mon visage est à un trentaine de centimètres du sien : je respire avec elle : je souhaite lui montrer que je suis là !
«Bravo, on continue Madame ? On inspire...»...
2ème expiration, je partage avec elle la douleur du moment, je sens que ce n'est pas facile et l'encourage-
«Allez, 3ème fois, on prend une grande inspiration».
Madame pousse de toutes ces forces. Cela se voit que l'effort est très intense mais elle tient bon. Le Médecin fronce les sourcils, il semblerait qu'il y ait un problème : «Madame, il semblerait que Bébé ait du mal à sortir : nous allons devoir l'aider». Il se tourne vers la sage-femme et lui demande : «Peux-tu, s'il te plaît, me donner les spatules ? »
Et là, c'est le drame ! La sage femme tend au médecin un énorme sachet duquel sortent deux grandes spatules de 60 cm de long. Oui, vous avez bien lu : 60 cm ! À cet instant, je suis inquiet car je sais que l'usage de ces ustensiles (qui ressemblent à s'y méprendre à des couverts à salade) est signe d'une sortie compliquée. Et, il faut le dire, l'utilisation des forceps (c'est le nom scientifique des couverts à salade) n'est pas sans risque pour le nouveau né : cela peut, dans le meilleur des cas, laisser de simples rougeurs et, dans le pire des cas, un petit creux ou une petite bosse sur la tête... Bref, pas de quoi rassurer les futurs parents inquiets que nous sommes sur le moment.
On continue
« Madame, on reprend à la prochaine contraction. Ça y est ? On inspire et on expire ».
Le médecin se veut rassurant: «Je sens qu'elle va arriver», et continue de manipuler les forceps. La vue de l'outil me ferait presque tourner de l'œil mais je focalise sur Madame pour ne plus y penser.
13h10. Dernière ligne droite selon le Doc : «Allez Madame, une dernière fois et on sera bon, je vois sa tête : on y est presque ! ».
Ultime inspiration, poussée finale et nous entendons un cri aigu emais non moins puissent : ça y est ! Elle est là !
Bienvenue ma belle !
C'est fou ce que ce petit bout de chou peut être magnifique. Pas de tâche de sang, une peau de couleur normale... c'est un beau bébé qui se tient devant moi, blotti dans les bras de sa maman.
Les larmes me montent aux yeux. C'est à ce moment précis que je réalise que je suis devenu papa. PAPA P * * * * * !
Nous restons tous les trois 5 minutes en train de réaliser que la famille est enfin réunie. Des sentiments de bonheur, de joie et de plaisir flottent dans l'air.. Le ciel peut nous tomber sur la tête, nous sommes tous les trois ensemble, dès lors plus rien ne peut nous arriver.
Bébé est amené dans une salle attenante pendant que Madame se remet de ses émotions. L'auxiliaire de puériculture m’invite à les rejoindre et à assister aux premiers soins. Les larmes coulent de plus belle : je suis tellement heureux de la savoir bien arrivée et en bonne santé. Après avoir repris un peu mes esprit, j'aide l'auxiliaire à noter la taille et le poids, je commence à habiller bébé avec son aide à.. ça y est je deviens PERE !!!
Les premiers soins terminés, nous rejoignons Madame dans la salle d'accouchement. Conformément à notre souhait, l'infirmière m'invite à enlever pull et t-shirt pour une séance de peau à peau avec Bébé. Cet instant est magique ! Je me sens seul au monde rien qu'avec Elle en train de se découvrir. Yeux, cheveux, bouche, nez, pommettes : tout y passe pour le plus grand bonheur de son papa.
Je n'ai plus vraiment la notion du temps mais ma tête me rappelle que Maman aimerait bien revoir sa fille également. Je me lève et lui pose donc délicatement bébé dans le creux des bras.
Sur un petit nuage
L'accouchement terminé il y a peine 20minutes, il est déjà temps de quitter la salle d'accouchement pour les prochaines patientes (la pleine lune, la météo, toussa toussa...).
Ne pouvant pas la l'installer en salle de repos ou de monitoring, la sage femme propose à Madame de la poser dans le couloir tandis que Bébé et moi regagnerions la chambre... Mais bien sûr ! En voilà une façon de traiter les patients. Heureux mais pas fous pour autant, nous insistons pour regagner la chambre tous les trois et tant pis si une infirmière doit passer tous les quarts d'heure pour s'assurer que tout va bien.
L'auxiliaire et une infirmière emmènent Madame dans sa chambre pendant que je me charge d'emmener la petite avec moi. Nous sommes sur un petit nuage et rien ni personne ne pourra nous en faire descendre !
24 heures après avoir franchi la porte de la clinique, notre tant désirée fille était née. Malgré la fatigue, l'impatience et la douleur, je pense que nous garderons un très bon souvenir de sa venue au monde.
Si c'était à refaire ? Pourquoi pas ! Mais en plus rapide et pas pour tout de suite ! 😊
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